Recherché par Interpol pour participation au génocide tutsi au Rwanda, un médecin exerçait tranquillement dans le Nord
Des restes du génocide tutsi au Rwanda
L'histoire semble tout droit sortie de l'imaginaire d'un scénariste
hollywoodien.
Il y a quelques jours, le docteur Eugène Rwamucyo, médecin du travail à l'hôpital de Maubeugeadressait une remarque
désobligente à une infirmière de son service.
"Des faits suffisamment importants pour l'amener à se renseigner sur le personnage, histoire de voir si cela s'était déjà produit ailleurs", écrit
l'hebdomadaire local de Maubeuge et sa région La Sambre.
Celle-ci "googlise" donc le nom du médecin. C'est là qu'elle tombe sur le site d'Interpol.
Elle se rend alors compte que celui qui officiait depuis mai 2008 à l'hôpital de Maubeuge est recherché depuis 2006 pour génocide et crimes de guerre.
L'homme serait impliqué dans le génocide des Tutsis, au Rwanda, entre avril et juillet 1994, alors qu'il était ancien médecin chef du centre universitaire de santé
publique de Butare, écrit La Sambre. Une guerre civile ravageait alors le pays.
Une version que le médecin rejette en bloc
"Je suis victime d'une diabolisation qui voudrait faire de moi un médecin monstre, parce que ça arrange une certaine idéalogie", explique-t-il à
RTL.
"Je n'ai jamais participé à une réunion de malfaiteurs ou de criminels. J'attend que la justice termine son enquête", continue-t-il sur RTL.
Vrai ou pas, de nombreuses questions se posent...
En 2002, Eugène Rwamucyo s'était vu refuser le statut de réfugié "eu égard à l'existence d'un faisceau d'indices significatifs et
concordants démontrant l'implication de M. Rwamucyo dans le génocide rwandais de 1994, explique La Sambre.
Une décision confirmée en 2003 par le Conseil d'Etat.
Pourquoi les autorités n'ont-elles pas averti Interpol? Comment celui-ci a-t-il pu obtenir sa carte de séjour? Comment quelqu'un soupçonné de crime contre l'humanité a-t-il pu bénéficier d'une
situation professionnelle comme la sienne?
Suspendu "dans l'attente d'une enquête", le médecin vit encore librement entre Maubeuge et la frontière belge, où il habite.
Citant une source judiciaire, LCI précise que "ce médecin fait l'objet de demandes de renseignements d'Interpol et pas d'une demande
d'arrestation".
Je pense que les médecins sont avant tout des hommes... comme les autres. Je crois qu'à force que
de côtoyer la souffrance et la mort certains se sont endurcis, blindés, ils sont devenus complètement indifférents à leurs semblables, d'autres sont devenus fous
à lier... (actes de maltraitance sous toutes ses formes) et quelques uns sont restés tels qu'ils étaient humains, de bons soignants.
Et vous quelle est votre position sur cette sombre affaire ?
Rediffusion d'une note du 18/10/2009