Dire "bonjour", une coutume qui se perd...

30 Novembre 2011 , Rédigé par Authentiqua Publié dans #Tradtions - coutumes des pays

En ville ça ne se fait plus. Un tel comportement semble inutile ou impossible, il y a tellement d'inconnus, et nous n'avons pas le temps, nous sommes si pressés. Nous oublions de saluer, de faire ce cadeau si simple, reconnaître l'autre, lui donner une existence. Le mot ne vient plus à nos lèvres. L'anonymat, l'indifférence s'installent, parfois même une agressivité méfiante voit le jour..

Le bonjour machinal n'a aucune saveur. On lui ajoute souvent la formule "comment ça va? " , une phrase stéréotypée et automatique. En fait on ne s'enquiert pas de la santé de la personne qu'on salut, c'est juste un formule de politesse. On doit obligatoirement répondre positivement à cette question qui n'en est pas vraiment une. Une réponse négative destabiliserait celui qui nous l'a posée, si on répondait avec sincérité si on va mal... Cela montre aussi notre désintérêt pour l'autre.

Nous avons pris l'habitude de nous côtoyer avec méfiance, parfois même avec un peu de peur au ventre. Nous redoutons l'autre : son cynisme, sa curiosité malsaine et ses commérages (dès que nous avons le dos tourné) nous déplaisent fortement.

Nous craignons aussi les voisines qui veulent faire garder leurs enfants plusieurs soirs par semaine, qui nous prennent pour des nounous corvéables à merci, nous sommes supposés garder leurs enfants bénévolement...

Nous avons aussi la phobie des voisins ou des voisines qui s'incrustent dès qu'ils s'ennuient, qui nous attendent déjà sur notre palier lorsque nous rentrons du travail. Alors nous préférons garder nos distances afin d'éloigner de nous tous les profiteurs, les personnes volubiles et égocentriques et les malades mentaux qui nous prennent pour un psy gratuit ou un parent bienveillant, nous savons pertinemment qu'avec eux la réciprocité n'est pas possible !

Nous ne voulons pas être dérangés à n'importe quelle heure, nous voulons planifier nos rendez-vous comme dans la vie professionnelle. Il n'est plus de coutume d'aller chez les autres sans y être invité, nous y allons que sur invitation. Si nous avons une visite impromptue (une connaissance, un ami de déjeuner mondain, un voisin), nous ne faisons pas entrer l'importun qui ose venir frapper à notre porte sans être convié, nous nous parlons à l'extérieur de la maison, sur le trottoir le plus souvent ou dans la cour. Nous n'offrons pas le café ou un verre d'alcool à "l'envahisseur" qui vient frapper à notre porte, sans prévenir. Le travail de la ville ne permet plus d'être aussi disponible que le travail de la terre qui n'avait pas d'horaire, beaucoup de femmes font aujourd'hui la double journée. On fait le grand ménage pour recevoir alors qu'autrefois en milieu rural, on recevait dans des maisons insalubres avec les poules sous la table...